Le Festival Du Dessin D’Arles

Il n’ y a pas longtemps, j’ai lu quelque part

“le dessin, c’est le premier art que l’on pratique”.
Et c’est vrai : nous naissons tous et toutes, artistes !
Dôté.e.s de l’envie irrépressible de s’armer d’un crayon et de griffonner un bout de papier, un mur, un bout de sa main ou son voisin…

L’imagination de l’enfance comme moteur des gestes frénétiques du crayon, 
nous sommes né.e.s artistes, qu’on le veuille ou non.

Il est donc naturel de retomber directement en enfance, à l’instant où les murs de la ville d’Arles affichent fièrement l'événement du printemps : la première édition du Festival Du Dessin.
Du 22 avril au 14 mai, de  la Tour Luma à la Fondation Van Gogh, en passant par La Croisière et le Palais de l’Archevêché, les noms des dessinateurs s’entrechoquent, autour de la tête d’affiche : M. Sempé.
Cette édition lui rend hommage avec sensibilité.
C’est le président De Caunes qui en est ému.

Ni une ni deux, dès l’ouverture de la billetterie, le pass en poche (à savoir : c’est gratuit pour les Arlésiens), je feuillette les pages du petit carnet de prog, ne sachant par où commencer !
Même si l’hommage à Sempé est ultra tentant, je décide de garder cette expo pour la fin. Mes pas se dirigent vers La Croisière qui annonce “Dessin de Presse et d’Humeur”.

Les artistes s'enchaînent : Paul Diemunsch, El Roto, Martial Leiter, Denis Lopatine, Micaël, Mix & Remix, Pat Noser, Noyau, Vuillemin, Wozniak


La déambulation de salle en salle est bruyante.
Les gens rient fort, commentent, lisant tout haut ce que tu n’as pas encore lu, en cherchant les regards complices d’un voisin.
Une cour de récré pour petits et grands, qui donne une deuxième dimension aux expositions…

Je passe vite devant les dessins encadrés, en me disant, je reviendrai un peu plus tard…
Mon parcours se termine dans une salle orange fluo des Éditions Louis Vuitton.
Contrairement aux premières salles, celle-ci est calme.
Ce sont, les dessins qui font un brouhaha de dingue. Les couleurs explosent, les personnages sont touchants, puissants…

©Yann Larnicol

Yann Kebbi observe, griffonne, capte quelques images à l’argentique et dessine, dessine, dessine sans relâche…

Dans cette salle, ses crayons se transforment en machine à remonter le temps.

Direction Las Vegas, en plein milieu du Strip. Ses lumières filantes et ses habitants qui tiennent tant bien que mal, dans un tourbillon de touristes voraces.
Parfois éblouie et parfois témoin d’instants suspendus (cette strip teaseuse qui se change au milieu de la foule… Incroyable !), le bruit ne me dérange plus et je reste là.

La vie à cent à l’heure de cette ville gargantuesque comme moteur de ses gestes frénétiques,
Yann Kebbi est né artiste, qu’il le veuille ou non !

Dessins : © Yann Kebbi Editions Louis Vuitton

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